L'atelier en visite à Paris

Le 13 janvier 2010


Au programme:

Le Centre POMPIDOU   - SOULAGES et le Musée RODIN,   - RODIN, MATISSE.


Olivier BERNEX était du voyage, il écrit:

BLACK AND WHITE

Non, je ne parle pas d’une célèbre marque de whisky, chère à nos années 60 (beaucoup trop cher d’ailleurs)...
Mais d’une journée mise entre parenthèses, grâce à vous, allant du Sud au Nord, du blanc au noir, celle du jour naissant à la pénombre de la nuit.
Dans le TGV nous regroupant, lecture du journal: "après les tableaux la recette", article lié au vol d’un Degas au musée Cantini, j’imagine les Parisiens lisant ce titre à la une, on ne peut que rire!
Le train s’élance dans la lumière; un blanc virginal, très vite, va nous envelopper dans un épais manteau neigeux, une luminosité progressivement insoutenable nous traverse le coeur.
Saisis par la beauté d’un tel spectacle, des Bruegel vivants défilant par image. Parfois, le ciel et la terre se mélangent dans un blanc éblouissant, merveilleux.
Plus blanc que blanc existe, les boeufs charolais traditionnellement petites taches blanches clairsemées dans le paysage, ne sont plus que touches sombres et tristes.
Varennes sera la seule station de métro visitée, avec les moulages monumentaux, plastifiés de blanc du Penseur et du Balzac, statues de bronze noir.
Aux alentours du Musée Rodin, une neige encore visible résiste aux hordes de touristes japonais... Marseillais!!
Des salles obscures nous montrent les 30 ans de modernité séparant Matisse de Rodin, à partir d’un éternel référent académique: le nu, le modèle vivant ; "il faut travailler avec la nature" disait Matisse.
S’ensuit une halte symbolique à ma toute première galerie, rue de Bourgogne devenue tour à tour antiquités, restaurant et à nouveau galerie d’art… pour se restaurer aussitôt dans la taverne bientôt séculaire du "Club des Poètes" un peu plus bas.
Hormis l'absence d’odeur du tabac et des nuages de fumée, tout est resté comme il y a cinquante ans, le piano, les revues jaunies… la "Madeleine de Proust" opère, l’émotion me gagne, nostalgique en découvrant ce jeune papa opérant dans les lieux, il est le fils du poète J.P Rosnay, décédé ces jours ci; il n’était évidemment pas encore né dans ces années là, lorsque nous venions mon jeune frère poète et moi, à ces soirées de poésie.
La salle sombre, éclairée par la lumière électrique, nous faisait oublier l’heure de la journée, en se mélangeant avec les nuits de jadis.
Ca ne s’invente pas, précisément sur la même place, à côté de la Chambre des Députés, là où j’avais assisté à la "ratonnade" d’un algérien, le 17 octobre 1961... une manifestation pacifique pour les Harkis étalait ses banderoles.
Place de la Madeleine, avec l’exposition des peintres Hollandais du 17ème siècle, nous redécouvrons les fameuses natures mortes, les vanités, les clairs-obscurs saisissants dans la pâte unique d’un Rembrandt pour fixer dans ma mémoire un tout petit Wermeer, transcendant et obsédant.
Beaubourg, la nuit naissante, nous fait apparaître tout en haut, un panoramique saisissant des toits de Paris et son horizon illimité.
Puis, retour sur le noir, avant bientôt la fermeture au noir du train, avec Soulages...
Ne voulait-il pas, jeune, peindre la neige en noir?
"Noir c’est noir, il n’y a plus d’espoir" l’art pour l’art rejoignant les concepts, le design, l’esthétique d’Ikea, les séduisantes images de marque: le carré blanc sur fond blanc de Malévitch, le bleu Klein, le noir Soulages m’ennuient vite.
Pourtant, la magie opère, l’apparition dans les interstices des bandes de blanc, dans les fonds de toile, ceux plus gris sur les surfaces noires.
Ces éclairs de lumière nous pénètrent progressivement et très honnêtement, je voulais en avoir le coeur net, c’est fait.
Ces quatre siècles de peinture, entrevus l’espace d’une journée, vont agir imperceptiblement en nous, pour rallumer notre petite lumière intérieure Prométhéenne, la laisser éveillée.
Merci à vous tous, pour tout, votre gentillesse et générosité, le partage aussi de vos ressentis très particuliers, lors de la visite des expositions, ... et ... "Vive Marseille... c’est nous les Marseillais!!"  amis de la poésie... Bonsoir!
Votre vieux professeur, qui comme Rodin conseillant à Matisse de "pignocher" ses dessins, se trompe aussi parfois ! mais est heureux de partager avec vous la progression et l’épanouissement de vos dons.

Olivier BERNEX - le 14 janvier 2010





    Quelques photos...



De Maryse ASTOLFI (attendre un peu sur l'image pour lire la légende)

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De Georges MAIGRE (sans légende)

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Envoi de M7, 10 ans plus tard !!... Souvenirs, souvenirs...









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